Chapitre 14 : Ce chapitre n‘a strictement rien à voir avec la natation synchronisée.

20 03 2007

L’agneau se devait de délivrer son père de la malédiction et il lui fallait faire vite car d’après les dires du devin, Gruèlle était à la tête d’une puissante armée, et le parpaing reposait maintenant sans nul doute au fond du lac Rymogène qui se trouvait au pied de la colline Renaud puisque c’est cette même colline dont la côte d’agneau visait à faciliter l’ascension et dont la pente à Gruèlle visait à faciliter la descente. Or, c’est en haut de cette colline, de cette côte et de cette pente que le parpaing est tombé, que ça a chut (et non pas que CHU, ce qui n’aurait strictement rien à voir et qui en plus ne voudrait rien dire). Le parpaing étant tombé, donc, plusieurs options s’offraient à lui : soit celui-ci étant tombé sur une pente prévue pour la descente comme expliqué sus-ditement, aurait continué sa chute vers le lac, soit celui-ci étant tombé sur une côte, donc prévue pour la montée serait monté vers des horizons lointains, inconnus, célestes et paradisiaques… À moins que le parpaing ne sachant quel parti prendre se soit désintégré, ait disparu dans un quelconque portail spatio-temporel, dans quelque autre faille inter-dimensionnelle, ou plus étonnant encore, qu’il soit resté sur place. Je disais donc que l’agneau devait faire vite, ou plutôt se dépêcher car dans tous les cas il ferait lentement puisque le parpaing était très loin d’où il se trouvait… Sauf bien entendu si la quatrième hypothèse sur la disparition du parpaing était justifiée : c’est-à-dire que celui-ci ait disparu dans un portail spatio-temporel pour se retrouver devant le mouton. Ce n’était apparemment pas le cas, au plus grand désarroi du sympathique animal.

Mais des vibrations et des bruits de plus en plus puissants vinrent interrompre la marche ainsi que les élucubrations de l’animal. Ce dernier ne pouvait cependant pas voir l’origine de ces tremblements car une petite butte de terre lui obstruait la vue. Il se hâta donc de la grimper et un spectacle grandiose bien qu’effrayant s’offrit à ses yeux. La plaine était hérissée de fourches, de lances, de piques, de haches et d’épées. Des soldats à perte de vue marchaient au pas sous des ordres provenant des brumes lointaines. Bref, une fois de plus tout le monde était réuni : les légions, les mamelouks, les hordes de mercenaires, les soldats qui défilent par cohortes entières, le divin cubitus et j’en passe…

L’agneau ne pu se contenir :

-Ouh puté !

Il pensa qu’il serait préférable pour lui de revoir son itinéraire et il partit en direction du soleil couchant pour rejoindre par la suite une route parallèle en direction de l’absence de soleil, ou plus précisément vers le sud. Il marcha de longues secondes avant d’arriver à un croisement coupant la route en deux. Une pancarte indiquait « rivière enchantée » et une autre indiquait « bois maudits » or ces deux chemins, le mouton le savait, menaient à son château. Il emprunta celui qui semblait être le plus agréable et se dirigea vers les bois maudits. Un enchevêtrement apparemment uni d’os, de ronces et de toiles d’araignée gisait de chaque côté de la route. Cette dernière devait, jadis, avoir été très utilisée vu les quelques pierres qui traînaient au milieu de la route de forme pavoïde ainsi que de la quantité d’os alentour. Plus le mouton avançait, plus les arbres se densifiaient et plus l’atmosphère s’assombrissait. Le GMS remarqua d’étranges traces d’une dizaine de centimètres chacune, arrondies à l’arrière et présentant cinq pointes à l’avant, empreintes dans la boue. Il repensa à cette vieille légende que lui avait jadis comptée son père-grand.