Chapitre 7 : La communauté de l’agneau.

19 03 2007

Après quelques minutes de marche, l’être velu précédemment évoqué arriva devant l’insignifiante bâtisse qui devait servir d’habitation au prénommé Vincent, puisque portant le numéro 42. Il frappa de quelques coups l’infecte planche de bois obstruant l’encadrement de la porte. Ladite planche exécuta un mouvement de rotation, selon ce que lui permettaient ses gonds sales et rouillés, laissant apparaître celui (en l’occurrence, un horrible canard) qui devait être Vincent Timètre. Ce dernier dit :

-Vincent Timètre, (voila mon hypothèse justifiée) que puis-je ne pas faire pour vous ?
-Vous pourriez ne pas me marcher sur le pied ?
-Désolé.
-Je viens pour votre petite annonce.
-Ah, vous avez une rognure d’ongle d’orteil de dragon cul-de-jatte?
-Non, mais cela m’intriguait, quelle en est l’utilité?
-Eh bien le pays est un peu trop peuplé, alors j’envoie des gens chercher cet artefact en leur promettant de l’or, ceux-ci partent à l’autre bout du monde et ne reviennent jamais… et si ils reviennent, ils ont droit à un magnifique chèque en acajou (en bois si vous préférez…).
-Cela m’a l’air complètement idiot. J’accepte la mission; où puis-je trouver un dragon ?
-Hum, allez voir du coté des Monts Noxide-de-carbone.
-Je partirai aussitôt que possible, mais je ne peux partir seul.
-Vous avez raison, je vais mettre une petite annonce pour qui veut accompagner l’infect animal ovin que vous êtes.
-Je préfère être un animal ovin, qu’un canard, alors range tes commentaires. (Jeux : dans la phrases suivant, trouvez le calembour, vous ne trouvez pas ? Bon la réponse est : canard à l’orange.)

L’agneau s’en alla donc au palais royal, où une suite lui était toujours réservée et fut contacté au bout de quelques jours déjà. Il s’agissait d’une troupe de mercenaires prêts à l’accompagner dans sa quête, ainsi se forma: « La communauté de l’agneau ».

Après des jours, des jours et d’autres jours encore de marches, la communauté commençait à fatiguer et surtout à trouver cet escalier interminable (le « s » à marches n’était donc pas une faute, mais une fois de plus un abominable calembour -la correctrice s’est faite avoir-), et bilatéralement à ne pas trouver de dragon borgne, diabétique, cul-de-jatte et bouffeur de pudding. Cependant, ils voyaient peu à peu les plus hauts monts brumeux se dessiner à l’horizon rougeoyant d’une aube inqualifiable et courage et audace regagnèrent la troupe qui arriva vite au pied de la montagne. Il leur fallut tout de même en faire deux tours avant de trouver un chemin praticable, ces événements donnent lieu à un chapitre que nous n’allons qu’évoquer : « Les deux tours ». Après ce long et fatigant périple, les « communautaires » étaient exténués, morts et fatigués. Ainsi, le quadrupède laineux dut continuer sa route tout seul alors que ses compagnons l’attendaient en bas, se nourrissant de baies et de chats sauvages (non ne cherchez pas, il n’y pas de calembour).

Ce n’est que quelques jours plus tard qu’ils virent réapparaître leur messie (je vous rappelle que par son père, ce personnage est souverain et par conséquent, ceci constitue la 3ème partie de ce récit: « Le retour du roi »), brandissant un ongle d’orteil à la main; et celui-ci, voyant l’ébahissement unanime s’offrant à lui comme réaction, donna l’explication que voici :

-Vous vous demandez sûrement comment un ongle d’orteil de dragon cul de jatte peut seulement être : c’est bien simple, il vous suffit de trouver un dragon, de lui subtiliser un ongle d’orteil, puis de lui couper les deux jambes et paf, vous voila l’heureux possesseur d’un ongle d’orteil de dragon cul-de-jatte.
-Impressionnant !
-Pressionnant !

Sur ce, le ramassis d’ordures cérébrales bi ou quadripèdes reprit la direction de Calan-bourg, content d’avoir accompli une fois de plus un anti-exploit. Ils retournèrent donc chez Vincent.

-Voici, dit l’agneau, prenez ce puissant artefact.
-Mais pourquoi ce mouton me tend-il une vieille rognure de 40 centimètres?
-Nous avons accompli notre quête !
-Votre quête? Ah oui, la rognure de dragon. Eh bien laissez-moi vous…
-Féliciter ?
-Vous di…
-…riger vers le château d’O afin d’y organiser une cérémonie en notre honneur ?
-Vous dire que vous êtes très cons ! Et vous pouvez vous la garder votre rognure !

Sur ce il claqua la porte on ne peut que très difficilement plus violemment et le mouton quitta ses camarades afin de rejoindre sa cuisine, faire une omelette et peut être avoir de nouveau une vision.