Chapitre 30 : Fait partie du groupe des ratites en 8 lettres : A _ _ r _ c _ _.

20 03 2007

Vanessa les avait bien prévenue, ici personne ne leur ferait de cadeaux. Mais ils étaient là et se devaient de ramener la queue du lapin d’Icites. Selon ce que savaient le GMS et Rire, les Romains pensaient pouvoir, d’ici peu, conquérir le monde. Ils mirent alors une technique de léchage de bottes en place, d’un commun accord.

C’est alors que, dès leur arrivée,  ils trouvèrent un homme (enfin si la jupe était trompeuse, le casque et les muscles laissaient penser que c’était bel et bien un homme) qui ressemblait assez aux centurions qu’on leur avait décrit. Ils échangèrent quelques brèves salutations, et nos deux compères invitèrent le soldat à se balader dans la ville.

-En tout cas, vous les Romains, on peut dire que vous n’avez pas mauvaises arènes.
-Oui, et nos bains d’bouches y sont pour beaucoup.
-Hum, je vois.
-Mais votre armée là, on nous en a parlé, c’est un peu le bordel nan ?
-Hola étranger, pour l’instant tout se passe bien entre nous, on peut pas dire que beaucoup d’arrivants ici aient été dans votre cas, restons en bons thermes voulez-vous.
-Bien sûr, veuillez nous pardonner.
-ça va pour cette fois. Avouez quand même que nous sommes très bien organisés, nos équipements sont les meilleurs sur le marché, nos formations de combat sont novatrices et nos soldats sont les plus disciplinés de tous, pour l’instant nous restons cantonnés sur cette île mais bientôt le monde nous appartiendra.
-Vos formations sont novatrices certes, comment penser pouvoir se battre avec un régiment de forme ronde ? Où avez-vous eu cette idée ?
-A vrai dire pour le rond, c’était un carré qui a mal tourné, on a trouvé ça joli alors les chefs ont décidé de le garder.
-Et votre « tortue » alors ?
-La fierté de notre armée, les hommes avancent sans craindre de se prendre une flèche dans la tête, les hommes de tête guident le reste du régiment, leur lances en avant.
-Eh bien, demandez à tous vos hommes de pointer leurs lances vers le ciel, vous pourrez appeler ça « le porc épique », on retiendra ça dans l’Histoire.
-Vous croyez ?
-C’est certain, tout ce qui est épique de toute façon laisse une trace dans l’Histoire.
-Je vais en parler aux généraux.
-Et vos généraux, ils sont en général réceptifs à ce genre d’idée ?
-Très, je vais leur en parler sur le champ plus tard il sera trop tard, le Commandant dormira déjà.
-A cette heure-ci ?
-Oui, le commandant s’couche tôt.
-Et tenez un laissez-passer il vous sera sûrement utile.
-Merci et bonne chance.

A peine fût-il parti en courant, Rire explosa de lui-même, et le mouton suivit. Ces Romains ne comprenaient pas très bien l’humour du continent, à cause d’eux les légionnaires recevraient bientôt l’ordre de se mettre en position « porc épique ». La quête d’Icites était prometteuse.

Maintenant, il leur fallait manger un peu avant de partir dans le centre de l’île à la recherche du lapin. Peut-être que dans le restaurant devant lequel ils se trouvaient, « Romaine toi pour manger », quelqu’un pourrait les renseigner aussi. Ils s’installèrent à une table, allongés, à leur plus grande surprise.

-Que veulent ces deux Messieurs? leur dit un serveur fraîchement arrivé.

Le Grand Méchoui Sacré n’écoutait pas et était allongé à, bêtement, regarder un grand bâtiment de forme ronde.

-Deux boissons s’il vous plait, demanda Rire.
-Ah, l’Colisée, dit le GMS en soupirant.
-Bien, deux verres de vin, ça arrive tout de suite.

Le mouton sorti de sa rêverie et demanda à Rire ce qu’il avait loupé, ce dernier lui dit qu’ils avaient commandé deux verres de vin, ce qui sembla parfaitement lui convenir.

Le serveur revenu ils lui demandèrent si ce dernier connaissait le Lapin d’Icites. A peine le nom de l’animal prononcé un vacarme empli la pièce, les gens se levèrent et quittèrent le restaurant en criant.

-Malheureux ! Ne prononcez jamais le nom de celui dont on ne prononce pas le nom !
-Vous voulez parlez du lapin d’Icites ?
-Aaaaaaaaaah !
-Autant pour moi. Alors appelons le « Roger ». Où pouvons-nous trouver « Roger » ?
-Vous êtes envoyé du continent pour ramener la queue de « Roger » à quelqu’un n’est-ce pas ?
-C’est tout à fait ça.
-Personne n’a jamais réussi à le faire.
-Nous nous le ferons !
-Ils disent tous ça. Après tout c’est votre choix. L’histoire de « Roger » est connue de tous ici, elle nous fut racontée par les anciens qui se l’étaient faite raconter par leurs anciens et ce depuis des générations d’anciens.
-Ce lapin doit alors être extrêmement vieux.
-Certes, cela n’empêche que personne n’est jamais revenu d’une chasse de ce dernier.
-Mais alors, où le trouve t-on ?
-Au centre de l’île se trouve le Plateau de Fruidemaire, Fruidemaire était un homme bon, il a beaucoup contribué au développement de l’île. C’est sur ce plateau que se trouve le lapin, on y accède par une petite côte. Mais n’y allez pas, ce n’est que pure folie.
-La folie est notre guide.

Une fois sortis du restaurant qui commençait juste à se re-remplir, les deux braves amis, se dirigèrent non pas vers le centre de l’île mais vers une épicerie dont ils étaient proches et dans laquelle ils trouveraient certainement quelques rations de voyage. Les provisions faites, ils se mirent en route pour le centre de l’île qui par chance n’était pas tellement grande.

Sur le chemin, ils rencontrèrent une troupe de romains qui marchaient en rang en direction de la ville.

-Haaalte ! Que faites-vous ici, étrangers ?
-Nous nous rendons sur le Plateau de Fruidemaire pour occire le lapin de euh, vous voyez.
-Oui, mais je vous déconseille vivement d’y aller. De plus, avez-vous un laissez-passer ?
-Tenez, tout est en règle.
-Très bien, mais messieurs je vous le redis, n’y allez pas, vous avez tort, et le tort tue!

Une fois ces mots prononcés les soldats se trouvant derrière le centurion se mirent en formation, bouclier en avant pour ceux de devant, et au-dessus des têtes pour ceux des rangées suivantes. Ce faisant le centurion se mit à hurler sur ses hommes. Nos deux baroudeurs en profitèrent pour s’en aller discrètement.

Quelques instants plus tard, ils arrivèrent au Plateau. Des pancartes « attention lapin méchant » avertissaient dès les premiers mètres les aventuriers intrépides. Les os jonchaient le sol, portant par endroits les armoiries des chevaliers de la table ronde. Pauvres hommes, ils devaient eux aussi être rudement courageux.

-Et si les gens disaient vrai, si nous n’étions pas à la hauteur? douta Rire.
-Ah, Ah, bien sur que nous serons à la hauteur, surtout que nous sommes en haut d’un plateau! Ne me dis pas que tu as peur d’un lapin ?
-A la base non, mais arrivé ici, tous ces os là par terre…
-Allons, ne me dis pas que tu vas reculer si près du but ?

Un bruit de dents se fit entendre non loin d’eux ce qui mit fin à leur discussion, il était là et les surveillait.