Chapitre 34 : Juste une petite égratinure…

20 05 2007

Comme si une petite météorite pouvait venir à bout du Grand Méchoui Sacré. Ah Ah ! Et quoi ? Le mouton redevint poussière ? Brassens chanterait « pauvre Martin pauvre misère » ? Et bien non ! C’en serait autrement. Le GMS est bel et bien vivant !

Alors la question que vous vous posez tous est la suivante : Comment ? Très simple, vous allez voir. Par définition une météorite est un  » fragment de corps céleste » (bien que mes théories sur ces dernières soient floues, je peux aisément prétendre être dans le vrai avec cette définition). Et le GMS est à lui seul un corps céleste. Or il est bien connu que, selon le proverbe romano-tchétchène, un corps céleste ne peut pas faire de mal à un autre corps céleste et réciproquement. Le GMS se releva donc sans une égratignure et se remit en marche seul, la chèvre n’étant ni un corps céleste ni un corps céleste.

Le chemin menant à la forêt de Broche-et-Viande n’était pas bien long. Après quelques minutes de marche le mouton devait arriver à la plaine Debonnevolonté en face de laquelle se trouvait la forêt. Apparurent donc très vite à l’être, la plaine en glaise et ses béliers. Le GMS comprit rapidement qu’en fait les béliers n’étaient rien d’autre que le garde manger personnel du Merlin, il fallait sortir de là ces pauvres ovidés et les délivrer de l’affreux tyran. Le mouton se hâta alors de pénétrer dans la forêt pour y dénicher l’Embrocheur. Quand tout d’un coup, une voix jaillit de nulle part, apostrophant avec malveillance notre brave mouton :

-Mouah ah ah ! Pauvre fou ! Tu n’as aucune chance, un ovin sur vingt sort vivant de cette forêt, et c’est lorsqu’il est trop maigre, toi tu feras un excellent casse-croûte !
-Montre toi sale lâche, cria le mouton vers un arbre, à tout hasard.

Ces dernières paroles prononcées, un être à l’apparence on ne peut plus maléfique apparu au GMS qui le regarda d’un air optique.

-Alors c’est ça le Grand Méchoui Sacré ? Laisse moi rire, des comme toi j’en mange tous les jours, piou piou piou piou piou !
-C’en est fini Merlin, je vais mettre fin à ton règne et récupérer le dernier artéfact ! Après ça je répandrai la connerie à travers le monde, et tout le monde sera heureux !
-Tu me sembles bien fier, ne fais pas ton coq ovin ! Tu ne sais même pas quel est l’aspect du dernier artéfact.
-Je sens que tu vas me le dire !
-Eh bien oui, ma victoire étant certaine je vais, comme tous les vrais méchants, dévoiler mon secret pour qu’une fois que tu m’auras achevé tu puisses finir ta mission comme tous les vrais héros. Le dernier artéfact est en fait : « la pelle de la forêt », elle me fut donné par l’ivre Jack London et fait de moi le maitre de ces lieux ! Cette dernière est extrement !

Pendant qu’ils parlaient, un étrange animal dont la silhouette semblait familière au GMS fit son entrée, il se posta aux pied de Merlin qui par sa faute trébucha !

-Ne vois tu pas que tu me gènes Vincent !
-Lui ici ?
-Eh oui, lui rétorqua le canard, mon gentil maître m’a fait revenir de l’Enfer, vois comme il est puissant !
-Si la puissance de ton maître se résume à ramener de l’Enfer des canards boiteux je ne vais pas avoir de mal à le vaincre !
-Ah Ah ce n’est pas là son seul pouvoir figure toi ! Bon, c’est vrai, maintenant qu’il a fait son indigestion de bouc mon maître n’est plus tout a fait aussi puissant qu’avant…
-Mais vas-tu te taire! Fusse un temps j’eus des hauts crétin ! Bien que bon… Enfin bref ! À nous deux !

Le roi Merlin se mit donc à brandir la pelle tueuse au-dessus de sa tête. Alors qu’il faisait tournoyer cette dernière en poussant des hurlements shamaniques, l’ovin blanc de peur recula de quelques pas et aperçut derrière lui un petit feu vivotant. Pendant que l’autre faisait joujou avec sa pelle et que Vincent barbotait dans un lac voisin le GMS s’élança l’entonnoir le premier sur l’affreux méchant et le poussa de toutes ses forces sur le feu. Arrêtant alors de proférer des incantations tribales le roi des magiciens se mit à brûler de part en part et regarda le GMS avec ses yeux de Merlin frit :

-Tu ne perds rien pour attendre misérable, je ferai feu de tout bois pour me venger ! dit l’homme avant de finir en un amas de cendre surmonté d’un chapeau pointu de couleur rouge.

Merlin n’avait donc pas fait long feu et le canard vexé avait, lui, fuit lentement mais surement (après tout, il n’y avait pas le feu au lac) sans que personne n’y voit que du feu. En effet, il voyait les rêves de conquêtes de son maître partir en fumée et se disant qu’il avait assez tiré les marrons du feu comme ça : travailler pour ce monstre n’était pas une partie de plaisir. Tout feu, tout flamme notre bel âtre récupéra la pelle aux pieds du magicien puis décida de quitter le foyer de feu Merlin.

-Je mettrais ma main au feu que maintenant on va encore me demander de faire de tous ces machins quelque chose d’improbable…

Bougonnant un peu puis réalisant qu’en fait il se débrouillait plutôt bien, le Grand Méchoui Sacré reprit la route tranquillement, il avait vaincu son adversaire final et n’avait pas le feu aux fesses, lui.