Chapitre 4 : A la recherche de l’anneau d’Ain.

19 03 2007

Arrivé devant l’autochtone, il s’empressa de lui demander la route qui le mènerait à la demeure du Comte.

-Bonjour cher monsieur.
-Salutations petit mouton. Que veux-tu cette fois ci ?
-Je cherche la demeure d’un certain Comte Ableagréé.
-Ah ah ! Il n’habite pas dans Calan-bourg même, mais dans une commune qui lui est liée. Il habite à Nalphabet, c’est un peu plus au Sud, il y a une rue qui y mène.
-Quel est le nom de cette rue ?
-C’est la rue Matisme. Vous avez d’la chance, elle n’est pas loin.
-Bien, merci beaucoup.
-C’est ça, au revoir, repeins ta chambre en rose, fais attention à la marche en sortant, et dis bonjour à tes poissons rouges.
-Je n’y manquerai pas.

De fait, notre joyeux mouton se mit en route pour la rue Matisme qui le mènerait à Nalphabet commune voisine de Bominable, de Bnégation et de Calan-bourg mais ça, tout le monde le sait déjà.

Après avoir marché quelque peu, le GMS arriva finalement à la commune de Nalphabet, peuplée par quelques habitants, dont le Comte. Il n’eut pas de mal à trouver sa maison parmi tous les petits pavillons s’offrant à lui, elle avait bien l’air d’une maison de Comte, dans le jardin se dressait la statue d’une contorsionniste d’un goût contestable que notre GMS contempla longuement en se contentant de rire. Après avoir contourné la maison, il se trouva face à la porte. Aussi étrange que cela puisse paraître, la porte se trouvait derrière la maison (probablement pour pouvoir faire un dernier jeu de mot avant de reprendre notre récit). Il sonna et une douce mélodie se fit entendre. Un homme apparut alors sur le seuil :

-Que désirez-vous, jeune mammifère ruminant porteur d’une épaisse toison bouclée, dont seul le mâle adulte, chez certaines races, porte des cornes annelées et spiralées ?
-Hum je suis venu pour voir le Compte Ableagréé, est-il ici ? Ou là ?
-Oula ! Je crains que Monsieur le Comte n’ait guère de temps à vous accorder… Mais je vais tout de même lui en parler.

Après un court instant, un autre vint, le sourire aux lèvres, les chaussures aux pieds, et la bouche odorante. L’air abruti de ce noble aristocrate étonna notre jeune ami. Mais qu’importe, il fallait lui parler :

-Bien le bonjour, noble comte.
-Que me vaut le déshonneur de votre insignifiante visite ?
-Eh bien, c’est-à-dire que j’ai besoin d’un anneau qu’un mage vous aurait donné un jour.
-Ah, ah, ah. Et pourquoi donc vous le donnerais-je ?
-Je n’en ai aucune idée, et j’avoue ne pas y avoir pensé. Mais j’ai besoin de cet anneau.
-Désolé, je ne possède qu’un anneau et c’est l’anneau d’Ain.
-Non, vous vous méprenez, je voulais dire par « cet anneau », celui que vous possédez.
-Autant pour moi, désolé, pardon, je m’excuse.
-Hé ce n’est rien Sir ! Je n’en ai rien à cirer.
-Bon… Vous voulez cet anneau, il faut le mériter. Le méritez-vous ?

Se disant que par une réponse positive à cette question il obtiendrait l’anneau, le GMS répondit bêtement (ce n’est qu’un animal après tout) « Oui ».

-Hum… Un « oui » ne suffit pas, je vais vous poser une énigme, si vous répondez correctement à cette énigme je vous donnerai l’anneau. Êtes-vous prêt ?

Le mouton enleva l’entonnoir qui trônait sur sa tête et dit qu’il était prêt.

-Bien. étant donné que les cochons européens sont roses, et que les cochons vietnamiens sont noirs. Et prenant en compte le fait que les corbeaux européens sont noirs ; les corbeaux vietnamiens sont-ils roses ?

Le GMS ne s’attendait pas à une question de ce type… A vrai dire, il aurait parié que la question serait en rapport avec des hirondelles et non des corbeaux et des cochons… Il se mit alors à réfléchir, mais rappelez vous que notre mouton avait perdu tous ses neurones à la vue d’un être étrange au début du récit, ce qui rendait la tâche plus difficile encore.

-Eh bien, dit le mouton, les corbeaux vietnamiens peuvent être roses s’ils sont déplumés, mais ils peuvent aussi être bleus s’ils ont froid, ou rouges s’ils sont en colère, voire encore verts s’ils sont malades. Quel est l’état des corbeaux au Vietnam ?

Là, le comte ne sut pas vraiment quoi répondre, il marmonna quelques mots avant de se faire mystérieusement éjecter de l’endroit où il se trouvait. L’anneau glissa de son doigt et le mouton le saisit au vol. Il regarda l’anneau d’un air quinaud. Ce dernier était mauve, avec des inscriptions plutôt étranges: « Un anneau pour les gouverner tous. Un anneau pour les trouver. Un anneau pour les amener tous dans les ténèbres et les lier ».

Le mouton étonné se demanda alors dans quel merdier il s’était fourré, lui qui voulait simplement répandre la connerie sur Terre, le voilà maintenant face à des propos apocalyptiques. Il remit alors son entonnoir et se dit que ces inscriptions avaient été écrites par un fou. D’ailleurs le fou voulait sûrement faire une fête et rassembler plusieurs personnes… C’était un fou à lier. Et il n’était pas censé vouloir du mal au mouton puisqu’il était allié. Enfin en tout cas, dans la tête du mouton tout était plus ou moins clair.

Il s’en alla donc rejoindre le château de Râ.