Chapitre 11 : La récupération de l’escabeau de Bourgogne.

19 03 2007

Et c’est joyeux que notre mouton regagna Topinan-Bourg en possession de l’incantation allographique. Il s’en retournait en ville en chantant. A l’entrée de la ville, il salua le garde fou et la boîte aux lettres. Maintenant, il devait se rendre chez la maire pour que celui-ci le renseigne sur l’éventuel endroit où il se pourrait que l’escabeau de Bourgogne puisse se trouver. Encore une fois, on remarque ici que tout ça est très approximatif. Et comme il commençait à faire nuit, il lui fallait se dépêcher un peu de rejoindre Topinan-Bourg.

C’est en entrant dans la cour de la maire que le Grand Méchoui Sacré vit courir vers lui un enfant qui pleurait. Cet enfant détalait dans le sens opposé à la direction qu’empruntait le GMS. Il stoppa net l’enfant pour savoir ce qu’il se passait, et pourquoi il pleurait.

-Eh bien, pourquoi pleures-tu ?
-C-c’est Ono *snif*, lui répondit le gamin en larmes.
-Le grand garde costaud là ? Que t’as t-il fait ?
-Il m’a-a *snif* frappé !
-Comment ça ? Tu veux dire qu’Ono t’as tapé ?
- Oui, Ono m’a tapé, comme ça *snif* Boum !
-…

Le jeune garçon partit à toute vitesse, toujours en pleurant. Le GMS ne chercha pas à comprendre. En passant devant le garde Ono, qui d’ailleurs était vêtu d’un short (car il faut tout de même noter qu’il a de très belles jambes, Ono), le mouton le regarda d’un air méfiant auquel Ono répondit par un sadique sourire. Au moins, la maire était bien gardée.

Il passa à l’accueil. Puis passa aux toilettes alors que la femme de ménage passait l’aspirateur. Ils se regardèrent mais il ne se passa rien. Le GMS, une fois vidé, s’en alla dans le bureau de la maire Michel. Il frappa, une voix lui dit d’entrer, il entra :

-Hé bien. Vous voilà dans mon bureau pour la deuxième fois de la journée. Que me vaut l’honneur de cette tardive visite ?
-Je sais qu’il est tard, mais voyez-vous, j’ai trouvé la formule permettant de reconnaître l’escabeau de Bourgogne. Je me demandais si nous ne pouvions pas faire passer dans le journal local une annonce demandant à tous les Topinanburgiens et à toutes les Topinanburgiennes d’emmener leurs escabeaux sur la place publique. Ainsi, je pourrais réciter la formule devant chacun d’eux et je trouverais le bon escabeau.
-Ma foi cela me semble tout à fait possible, il faut en revanche contacter l’éditeur dès ce soir, et le payer.
-évidement.
-écoutez, téléphonez-lui de ma part et demandez-lui ce que vous venez de me demander, il ne refusera pas. Mais préparez tout de même quelques Jemans.
-Bien, je suis prêt à payer ce qu’il faut pour obtenir cet artefact.

Il en fut donc ainsi, le mouton téléphona à l’éditeur du journal en sortant de la mairie. Il était d’accord mais il lui sommait quand même de payer 50 Jemans, décidément la vie était de plus en plus chère. Satanée société de cons sommateurs. Mais bon, il fallait faire avec, faute de pouvoir faire sans.

C’est ainsi que le lendemain matin au petit jour, les habitants de Topinan-Bourg étaient en grande partie réunis sur la place publique alors encombrée par des tas et des tas d’escabeaux. Parmi tout ceux là (une bonne centaine), un seul était magique.

La matinée fut longue. N’avez-vous jamais remarqué que lorsqu’on cherche quelque chose parmi beaucoup de choses, on finit par tomber sur ce que l’on cherche après avoir essayé toutes les autres ? Et bien là c’est la même chose, fatigué d’avoir récité la formule devant des tas d’escabeaux tous aussi normaux les uns que les autres, le Grand Méchoui Sacré, las de sa matinée, tomba raide en se prenant le pied dans le bas d’un escabeau.

Tout ceux qui n’avaient pas réagit à la formule étaient rentrés chez leurs propriétaires. Il n’en restait plus qu’un, et le GMS venait de se casser la figure dessus. Le propriétaire de l’escabeau aida le mouton à se relever. Ce dernier récita la formule :

- 3AB OQP HIÉ !

C’est alors que l’escabeau se mit à briller de mille feux. Des têtes sortaient d’un coup des fenêtres, tout le monde venait assister au spectacle. Tous s’esclaffèrent. Des cris de joie se firent entendre dans toute la ville, on avait retrouvé l’escabeau magique. Le vieillard, qui était tout de même sorti voir ce qu’il se passait, expliqua au mouton ce sur quoi il venait de tomber :

-Ce que vous avez là c’est un escabeau type Hélix Pomatia, il y en a très peu ils sont pratiquement en voie de disparition. Faites-en bon usage.

Bien qu’en soit, celui-ci n’était d’aucune utilité à la population, celle-ci trouvait une certaine fierté à être la propriétaire originelle d’un des sept virgule cinq artefacts qui permettraient au GMS de répandre la connerie sur Terre. Le mouton leur promis de faire de la publicité à la ville, la maire comptait bien se lancer dans le tourisme. Voilà encore un anti-exploit de plus pour le Grand Méchoui Sacré, mais ce n’était pas le dernier, loin de là.