Chapitre 3 : Chez Râ, le mage.

19 03 2007

L e mouton, soit dit en passant, était prénommé Martin et nommé Gale (son frère s’appelait Paysde). Bon, enfin, Martin Gale sortit donc du château quelques temps après, ayant distribué des entonnoirs à tout être vivant qu’il ait pu trouver dans le château, et en constatant qu’il ne lui restait plus qu’un entonnoir, il se dit qu’il serait bon de trouver un magicien qui puisse lancer un sort sur ce dernier afin que le porteur ait une irrésistible envie de fabriquer d’autres entonnoirs et d’en distribuer à tous ceux qui croiseraient son chemin. Il demanda donc conseil à un autre indigène, ou plutôt une indigène.

-Bonjour, quel est ton nom? (Qu’on se marre un peu).
-Je m’appelle Hillary Demablaguependantcinqjourspourtantelleétaitpassidrôlequeça.
-Joli nom.
-N’est-ce pas?
-Sauriez-vous ou je pourrais trouver un magicien?
-Oui, vous prenez la rue Meure, puis tournez à gauche sur le boulevard Icelle et, à votre droite, vous devriez voir l’avenue Dujourdelanc’estdanslongtemps, et devant vous devrait se trouver LE CHATEAU DE RÂ, c’est un puissant mage.
-Râ, mage? Comme dans…
-Oui, comme le ruisseau.
-Non, La Fontaine.
-Non, on dit bien : « un rat Mage dans le ruisseau. » (Ce n’est qu’un exemple, ça aurait tout aussi bien pu être : cet athlète olympique multi-médaillé mage [seulement c'est là que ce trouve la mésentente entre les deux compères, mais comment dire qui a raison ? A t-on le droit d'imposer une orthographe, une prononciation à tout le monde?] à grande vitesse).
-Non, en fait, on dit : « un rat Nage dans le ruisseau » (à vrai dire on ne le dit pas vraiment) et je pensais aux fables de La Fontaine, vous savez, celui qui n’est pas encore né mais qui est tellement populaire dans le futur qu’on l’a exporté dans le présent qui est en fait le passé du futur….
-Ah oui, c’est pas bête j’y avais pas pensé mais pourtant un rat mage dans le ruisseau ça marchait bien !
-Non, ça nageait bien !
-Stupéfiant, moi qui croyais que c’était le verbe mager…

Un peu plus tard, après avoir traversé les rues, boulevards et autres avenues aux noms remplis de jeux de mots de fort mauvaise qualité, il parvint au château de Râ, le mage, tout du moins, il crut deviner que la bâtisse en pierres, recouverte de mousse et de champignons se trouvant devant lui était ce château et avait probablement jadis supporté plusieurs étages étant donné la quantité de pierres jonchant le sol environnant. Ceci le fit douter de la compétence du magicien. Il entra tout de même. Il entendit une voix lui parler mais ne vit personne :

-Qui ose pénétrer dans mon château?
-Vous appelez ça un château?!?
Un vieillard dont l’apparence rappelait celle du château entra alors dans la pièce.
-Bon d’accord ce n’est pas très prestigieux, mais c’est de ma faute si un autre sorcier m’a transformé en ornithorynque ? J’ai mis 24 ans à préparer l’antidote, et croyez-moi, c’est plus dur avec des palmes qu’avec des mains. Résultat, je me suis fait saisir par l’Etat parce que je payais pas mes impôts et maintenant, j’ai plus rien, plus un sou pour entretenir mon château !
-Hum, je vois, mais pourriez vous faire de la magie pour moi ?
-Évidemment !
-Parfait !
-Mais il faudrait me payer cher !
-Un peu moins parfait !
-Alors ?
-Je voudrais que lorsque quelqu’un mette un cet entonnoir, il lui prenne une irrésistible envie de fabriquer des entonnoirs et de les distribuer à tous ceux qu’il rencontrera.
-Ça va coûter cher. (Non, ce n’est pas une erreur de scénario, si ce vieillard sénile se répète, c’est justement pour montrer que c’est un vieillard sénile).
-C’est dur a faire ?
-Non.
-C’est long ?
-Non.
-Pourquoi alors ?
-Parce que je suis à sec !
-C’est combien ?
-50 Jemans

Il faut savoir que la monnaie locale était le Jemans, nommée en l’honneur d’un ancien dirigeant politique au pouvoir absolu, tel que nous connaissions les Louis d’or, il y avait les Jemans d’or.

-50 Jemans ? Bien !
-Ah bon, vous mentez bien? Heureux de l’apprendre.
-Non je dis que votre prix me convient et à propos de Jemans, je pense que même s’il n’est plus au pouvoir, Jemans nuit et Jemans irait bien au pouvoir une seconde fois.
-Bon ce tour il arrive ?
-Oui, oui, donnez-moi votre entonnoir.

Notre amical GMS lui donna donc son dernier entonnoir. Le mage enfila par la suite sa robe magique, qui lui avait été donnée par son père qui l’avait lui-même obtenue de son père, et ce depuis des générations. Le mage lança donc son sort, un éclair traversa la salle. Une épaisse fumée emplit la pièce. Une fois la fumée dissipée nos deux protagonistes se rendirent compte avec Stupeur (Stupeur c’est le nom du rat de Râ) que le sort avait lamentablement raté et que l’entonnoir n’était pas devenu magique mais avait juste changé de couleur, il était maintenant vert à pois roses… Décidément, les compétences du Mage laissaient vraiment à désirer.
Après cet échec cuisant le mage marqua une courte pause pour marmonner :

-Il me manque certainement quelque chose…
-Du talent peut être, non ?
-Non, non. Il me manque… Ah je vois ! s’exclama t-il.
-Vous voyez ?
-J’ai trouvé ce qu’il me manque.
-Et qu’est ce que c’est ?
-Quoi donc ?
-Eh bien ce qu’il vous manque! dit notre agneau agacé.
-Ah…euh, mon anneau magique. Je l’ai vendu pour payer mes impôts.
-Et cet anneau, à quoi ressemble t-il? Et où est-il?
-C’est l’anneau d’Ain, un puissant magicien. Ain était un, les Dieux étaient deux…
Le mouton le coupa net :
-Si vous me dites que les Rois étaient trois, je vous frappe avec ce tabouret !
-Euh… Bien, donc l’anneau est gardé par le comte Ableagréé !
-Tiens, ça ne m’étonne pas.
-Si vous voulez toujours que je lance ce sort il faut me ramener cet anneau.
-Je n’ai donc pas le choix.
-Alors bonne chance.
-C’est ça !

Le mouton sortit donc du véritable taudis qu’est le château de Râ et se mit en route. Mais où habitait donc le Comte? Alors qu’il errait depuis quelque temps, le GMS aperçu un être à l’apparence humaine entiché d’un entonnoir. Il se souvint alors lui avoir déjà demandé son chemin, et se rappela également qu’il l’avait très bien renseigné. Nonobstant les innombrables calembours qu’il devrait affronter, notre mouton alla à sa rencontre une nouvelle fois.