Chapitre (18+5-6*2-4) : Malheureusement le titre a abandonné à quelques mètres de l’arrivée.

20 03 2007

Après avoir parlé de ce noble sport, éreinté le sujet et fait plusieurs tours de ce dernier, nos amis parvinrent finalement à éventrer le temps qui s’écoulait, jusqu’alors, grain par grain, flocon par flocon, issaingermin par issaingermin; car, tout de même, il faut bien le reconnaître, la natation synchronisée, qu’est-ce que c’est naze! En plus, à la nation synchronisée, Rire ne connaissait pratiquement rien, et lorsqu’il en parlait, il avait tendance a se cantonner à son aspect pratique et le mouton avait une sainte horreur du Rire cantonné.

Tout à coup, un grand gong fit sursauter les deux compères, un si grand gong d’ailleurs (je tiens ces informations de mes privilèges de narrateur omniscient) que les habitants du bourg le surnommaient « King Gong ». Le mouton compta onze coups et il crut en déduire que chaque coup correspondait à une heure de la journée et que par conséquent, il devait être, si ses calculs étaient exacts, environ onze heure. Seulement voila, dès la dixième heure de la matinée, dix heure cinq à la rigueur, et si les dires du milicien étaient justes, auraient du surgir de toutes parts quelques régiments de créatures, des quintaux d’individus, des mamelouks, des soldats qui défilent par cohortes entières, des divins cubitus… Et là, que voyait-on sur la grand place? Pas l’ombre du  plus maigre félin. Il fallait se rendre à l’évidence, il n’y avait que treize explications possibles:

Soit l’homme ayant sonné l’était lui même autant que son gong. Soit il était onze heure. Soit le mouton ne savait pas compter. Soit je vous épargne les 8 autres solutions. Le mouton décida donc d’aller à la rencontre du gongueur pour lui demander quelques explications. Mais lorsqu’il s’approcha un peu, il se rendit compte que le pauvre homme était complètement saoul, qu’il hochait niaisement de la tête et que de sa personne émanait un étrange parfum. Ledit parfum était d’ailleurs non sans rapport avec le fait que l’ivre hochait.

Les deux compagnons étaient décidément bien mal chanceux : ils avaient jusque là réussi à trouver deux individus, mais le premier était parti en courant et le deuxième n’avait plus le quart de ses facultés. Le GMS voulut tout de même tenter sa chance et lui poser quelques questions mais il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que la place se remplit subitement de hordes de Mamelouks, de régiments de zouaves et bien évidemment, de cohortes de cubitus.

Le mouton décida de laisser l’homme ainsi que son alcoolisme et de s’informer auprès d’une personne plus saine d’esprit, contrairement à tous les fous auxquels il avait eu affaire jusqu’alors. Son attention se porta sur un homme sobrement habillé. Celui-ci revêtait un pantalon noir de braise, une veste orangée, ainsi que, petite touche de fantaisie, mais toujours très élégante, un entonnoir bleu azur. Ce dernier détail, d’ailleurs, acheva de convaincre le GMS : quelqu’un qui porte un entonnoir, ne peut pas être fondamentalement mauvais. Les deux amis s’approchèrent donc du tiers personnage :

-Bonjour l’ami, je me présente, Martin Gale, et lui c’est Rire.
-Je m’excuse, il me semble que quand un pronom nominal est placé après le participe passé du subjonctif, il s’accorde avec l’épithète lié, et on ne dit pas par conséquent : “lui sait rire” mais “Il sait rire”.
-Je m’excuse, mais Rire c’est son nom et par conséquent c’est moi qui ai raison (si la logique du mouton vous échappe c’est parce que vous ne connaissez pas le célèbre dicton serbo-slovaque : « si c’est son nom, c’est moi qui ai raison »).
-Je m’excuse, mais vous êtes un gros illettré stupide et moutonneux !
-Je m’excuse, mais je vais être dans l’obligation de vous faire manger votre entonnoir.

Après avoir fait ingurgité à l’énergumène son entonnoir de façon minutieuse, le GMS  lui posa une autre question :

-Et maintenant, pouvez-vous me dire où se trouve Monsieur ?
-Non !
-Et pourquoi donc ?
-Parce que si c’est mon non, c’est moi qui ai raison.
-Argument de poids, mais encore ?
-Parce qu’il manque un complément d’objet direct dans votre phrase.
-Hein !?!
-Vous n’avez pas indiqué le nom de la personne que vous souhaitiez trouver.
-Je m’excuse, mais je vais être dans l’obligation de vous faire manger votre veste orangée.

Après avoir fait avaler à l’individu sa veste orangée par un procédé méticuleux, le mouton  l’interrogea à nouveau :

-N’avez-vous pas dans votre Bourg une personne répondant au nom de Monsieur ?
-Si !
-J’avais raison donc.
-Et alors ? Au bout d’un moment, qu’est ce qu’on s’en fiche ? Non, monsieur veut avoir le dernier mot ! Ah, bel esprit que voilà hein !
-Du calme, du calme. Dites-moi simplement où se trouve Monsieur et je vous laisserai en paix.
-Ceci n’est pas pour me déplaire, à vrai dire Monsieur est juste derrière vous, assis sur un banc.

Le GMS tourna la tête et vit effectivement un drôle d’homme avachi sur un banc.

-Merci mon brave.
-Je m’excuse, mais vous ne m’avez pas fait manger mon pantalon noir de braise !
-Où avais-je donc la tête ?

Après avoir fait déglutir au bougre son pantalon noir de braise de manière consciencieuse, l’ovin le laissa enfin tranquille et s’avança vers l’homme du banc.

-Êtes-vous Monsieur, Monsieur ?
-En effet, je suis bien  Monsieur, Messieurs !
-On m’a dit que vous organisiez une sorte de jeu ? Avec un gros lot ?
-Alors, effectivement, j’organise un jeu, par contre, pour ce qui est de la récompense il n’y a pas de gros lot, ou alors vous voulez parler du grelot.
-Le grelot ?
-Oui, celui qui est attaché au cou de ma chèvre.

Alors que Rire jouait avec la chèvre de Monsieur, le GMS se renseignait sur le but de la mission.

-Eh bien c’est très simple, sur l’île Icites vit un lapin, que l’on appelle le lapin d’Icites, ramenez-moi la queue de ce lapin et vous gagnerez ma chèvre.
-Mais ça a l’air simplissime !
-Ce n’est qu’une impression, en fait, les îles Icites sont sous le contrôle de l’armée romaine. La tâche sera rude. L’armée romaine est très très bien organisée, en haut, tout en haut, il y a l’empereur, c’est lui le patron. Un peu en dessous, il y a les préfets de camps qui s’occupent des lits de camps, des mémorial de camps, et des papaonarrive camps. Ils ont sous leurs ordres des officiers d’état-major qui ont eux sous leurs ordres des légats à raison d’un légat par légion chargés de maintenir le moral des troupes à grand coup de « Tenez bon les gars ! ». Ces légions sont composées de six tribuns militaires elles-mêmes composées de très bons militaires. Les légions sont dirigées par des officiers supérieurs et 59 centurions  aussi appelés « pilus prior » en raison de leur pilosité développée. Les centurions on un adjoint appelé optione qui s’occupe de la population, on parle alors d’optione du peuple.
-Quelle idée tout ce foutoir, ils n’iront pas bien loin dans la vie vos romains! Parlons de choses plus sérieuses, comment se rend-on sur l’île Icites ?
-Par bateau voyons! Il y a un bateau de croisière qui fait la navette tous les jours, mais cela va bientôt cesser, les romains souhaitent s’isoler pour magouiller je ne sais quoi.
-Argh…
-Que se passe t-il ?
-Moi la croisière sa m’use… Mais je prendrai ce bateau, irai là bas et vous ramènerai cette queue de lapin !
-Quel courage, c’est admirable ! Ma fille va vous accompagner au port. Vanessa, Vanessa ?!

Ladite fille n’avait pas l’air de vouloir se montrer. L’homme cria plus fort encore.

-Vanessa pardi !
-Oui père ?
-Ah te voilà ma grande. Sois gentille, emmène ces braves gens au port.
-Bien père.

Ils montèrent le long d’un petit chemin nommé de par le lieu où il mène « la côte de port » (la vie est un éternel recommencement c’est prouvé), et arrivèrent au bout de quelques minutes au port où un bateau de croisière attendait.

-Alors vous aussi, vous cherchez la queue du lapin d’Icites ?
-C’est ça oui.
-Très peu en sont revenus.
-Combien sont partis et combien sont revenus ?
-Mon père à envoyé 3758 personnes là bas, un seul homme est revenu mais on s’est rendu compte après coup qu’il était resté dans la cale du bateau en attendant le retour.
-Eh bien je serai le 3759ème et je reviendrai vivant et avec la queue du lapin !
-Je vous emmène voir mon ami Guy Chetier, il vous donnera deux billets pour l’île.

Ils prirent deux billets et s’installèrent à l’avant du bateau, peu après ce dernier quitta le port.


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